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La tbourida-2

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Bonjour, je m’appelle Cyrielle. Récemment, j’ai eu le privilège de découvrir à travers un élément du patrimoine intangible, les vastes plaines du Maroc, où retentissent les tambours et les hennissements des chevaux. Au cœur de ces étendues, j’ai eu plus particulièrement l’opportunité d’explorer une tradition ancestrale : la Tbourida. Guidée par la curiosité, j’ai été accueillie également et chaleureusement par des femmes Mokaddem, accompagnées de leurs majestueux chevaux, célébrant la foi, la force féminine et la splendeur de la nature. Je me suis alors retrouvée immergée dans un mélange envoûtant de traditions, de cultures et de spiritualité, qui berce tout un peuple dans une atmosphère magique. Cette pratique, issue de la culture berbère du XVe siècle et dont le nom signifie « jeux de la poudre », m’a transportée dans un héritage culturel précieux, qui mérite d’être préservé. J’espère que ce sceau y contribuera modestement…

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La tbourida est une représentation équestre apparue au XVIe siècle. Elle simule une succession de parades militaires, reconstituées selon les conventions et rituels arabo-amazighs ancestraux. Chaque parade de tbourida est effectuée par une troupe constituée d’un nombre impair de cavaliers et de chevaux (de 15 à 25), alignés côte à côte et au milieu desquels se place le chef de la troupe. Souvent, avant l’événement, les cavaliers donnent à leur prestation une portée spirituelle, effectuant leurs ablutions puis priant collectivement. Ensemble, sous la direction du chef, cavaliers et chevaux exécutent une parade composée de deux parties principales. La première est la hadda, ou le salut de la troupe, qui entre au trot en piste et réalise un maniement d’armes acrobatique, puis se repositionne à son point de départ. La deuxième est la talqa, où les troupes repartent au galop et effectuent un tir au fusil, à blanc, avant de se retirer, simulant un départ collectif à la guerre. Les cavaliers portent des costumes et des accessoires d’époque incluant notamment un turban, des vêtements drapés, des babouches, un petit livret du Coran et une épée arabe ancienne. Les chevaux, eux, sont harnachés avec du matériel cousu et décoré de manière traditionnelle. Les cavaliers sont issus d’une même tribu ou d’une même région dont ils représentent les coutumes et les costumes. La transmission se fait de génération en génération au sein des familles, par la tradition orale et l’observation des pratiquants.


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