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Paysage culturel et vestiges archéologiques de la vallée de Bamiyan-3

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Début mars 2001, les talibans, étudiants en théologie afghans, décident de détruire les bouddhas de Bamiyan, symbole de l’art préislamique afghan. Une poignée de « durs » du régime attaquent les statues avec des mines, de la dynamite et des obus car la doctrine de l’islam condamne toute représentation d’un visage humain, comprise comme de l’idolâtrie. Le mollah Omar met ainsi en œuvre une décision pourtant contestée du Conseil suprême des oulémas en contradiction avec une décision de 1999 qui donnait l’ordre de préserver l’héritage historique afghan. Il s’agit de montrer que les talibans sont maître du pays et de défier le reste du monde (…)

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Le paysage culturel et les vestiges archéologiques de la vallée de Bamiyan illustrent les développements artistiques et religieux qui, du Ier au XIIIe siècle, ont caractérisé l’ancienne Bactriane, intégrant diverses influences culturelles pour former l’école d’art bouddhique du Gandhara. Le site contient plusieurs ensembles monastiques et sanctuaires bouddhistes, ainsi que des édifices fortifiés de la période islamique. Il témoigne également de la tragique destruction des deux bouddhas debout par les taliban, qui ébranla le monde en mars 2001.

[ développement ]

Bien avant l’arrivée de l’islam, l’Afghanistan a été pendant des siècles un des centres névralgiques du bouddhisme. C’est dans la vallée de Bâmiyân, à l’Ouest de Kaboul que des moines font ériger un monument unique en son genre : deux statues de Bouddha construites entre les VIe et VIIe siècles. Les statues taillées dans les falaises de grès et recouvertes de peinture sont parmi les plus grandes du monde. Visibles à des kilomètres, la plus haute dépasse 50 mètres de haut. Autour des bouddhas, un réseau de centaines de grottes aménagées accueille les pèlerins.

Philippe Marquis [directeur de la Délégation archéologique française en Afghanistan] : « C’est en fait une espèce de nœud, un carrefour commercial en plein cœur de l’Hindou Kouch dans l’Afghanistan central. On est dans une vallée extrêmement fertile, extrêmement verte, alors que les montagnes autour sont d’une aridité surprenante. C’est une vallée très haute, on est à 2000, 2 500 m d’altitude. »

Après la conquête arabe, le bouddhisme décline dans la région, les statues subissent des dégradations iconoclastes sur leur visage. Pourtant, les bouddhas coexistent avec les habitants de la vallée convertis à l’islam. Ils entretiennent même un certain folklore autour de ces statues. Selon une légende, les deux statues seraient deux amants en fuite qui se seraient pétrifiés pour rester figés ensemble dans l’éternité.
Philippe Marquis : « C’est la légende construite après. On pense que ce sont des représentations de Bouddha dans sa grande splendeur. D’où l’intérêt de nos collègues chinois, japonais ou coréens. Pour eux, c’est l’un des sites références de leur histoire culturelle bouddhique. »

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