Le terme gnaoua se rapporte à un ensemble de productions musicales, de performances, de pratiques confrériques et de rituels à vocation thérapeutique où le profane se mêle au sacré. Le gnaoua est avant tout une musique confrérique soufie généralement associée à des paroles à caractère religieux, qui invoque les ancêtres et les esprits. Pratiquée à l’origine par des groupes et des individus issus de l’esclavage et de la traite négrière remontant au moins au XVIe siècle, la culture gnaoua fait aujourd’hui partie des multiples facettes de l’identité culturelle marocaine. Les gnaoua, notamment ceux de la ville, pratiquent un rituel de possession thérapeutique sous forme d’une veillée de rythmes et de transe où se mêlent des pratiques africaines ancestrales, des influences arabo-musulmanes et des manifestations culturelles berbères autochtones. Les gnaoua de la campagne organisent des repas collectifs offerts aux saints maraboutiques. Certains gnaoua des villes utilisent un instrument de musique à cordes et des crotales, alors que ceux de la campagne ont plus particulièrement recours aux grands tambours et aux crotales. Dans les villes, les costumes sont colorés et brodés tandis que les costumes du monde rural sont blancs et accompagnés d’accessoires. Le nombre de groupes confrériques et de maîtres musiciens ne cesse de s’accroitre dans les villages et les grandes villes du Maroc. Les groupes gnaoua forment des associations et organisent des festivals locaux, régionaux, nationaux et internationaux toute l’année. Cela permet aux jeunes générations de découvrir les paroles et les instruments ainsi que les pratiques et rituels liés à la culture du gnaoua.
Source : ich.unesco.org