Édifiée dans une vallée de montagne à 2 200 m d’altitude, Sana’a a été habitée depuis plus de 2 500 ans. Aux VIIe et VIIIe siècles, la ville est devenue un important centre de propagation de l’islam. On retrouve ce patrimoine religieux et politique dans ses 106 mosquées, ses 12 hammams et ses 6 500 maisons qui datent tous d’avant le XIe siècle. Les maisons-tours aux nombreux étages et les maisons de pisé anciennes ajoutent encore à la beauté du site.
Source : whc.unesco.org
Située dans une vallée de montagne à 2 200 mètres d’altitude, la Vieille ville de Sana’a est définie par une extraordinaire densité de tours en pisé de terre et en brique cuites dressées sur plusieurs étages au-dessus de rez-de-chaussée bâtis en pierre, dans un décor étonnant de motifs géométriques de briques cuites et de blanc de chaux. Le ton ocre des habitations se confond avec la terre bistre des montagnes alentour. Dans la ville, les minarets percent la ligne d’horizon et les grands espaces de verdure des bustans (jardins) sont disséminés entre les maisons, les mosquées, les hammams et les caravansérails densément disposés. Habitée depuis plus de 2 500 ans, la ville se vit conférer un statut officiel au IIe siècle avant J.-C. où elle servit d’avant-poste aux royaumes yéménites. Au Ie siècle après J.-C., elle devint le carrefour des routes du commerce terrestre. Le site de la cathédrale et le martyrium élevés à l’époque de la domination abyssine (525-75) attestent de l’influence chrétienne dont l’apogée coïncida avec le règne de Justinien. Les vestiges de l’ère préislamique ont été largement détruits par la profonde transformation de la ville à partir du VIIe siècle où Sana’a devint l’un des grands centres de propagation de la foi islamique, comme en attestent les vestiges archéologiques de la Grande Mosquée qui aurait été élevée du vivant même du Prophète. Les reconstructions successives de Sana’a sous la domination ottomane à partir du XVIe siècle ont respecté l’organisation de l’espace caractéristique des premiers siècles de l’Islam tout en modifiant l’aspect de la cité et en poursuivant son extension par une seconde ville à l’ouest. Les maisons de la vieille ville sont de construction relativement récente et ont une structure traditionnelle. En tant qu’exemple éminent d’un ensemble architectural homogène reflétant les caractéristiques spatiales des premières années de l’Islam, la ville offre à travers son paysage une extraordinaire qualité artistique et picturale. Ses immeubles aux multiples étages constituent une prodigieuse réponse aux besoins défensifs tout en procurant des lieux d’habitation spacieux au nombre maximum de résidents à l’intérieur des murailles de défense de la cité. Les bâtiments témoignent de la qualité exceptionnelle de l’art de la construction à travers l’utilisation de matériaux et de techniques locales. Les maisons et les édifices publics de Sana’a, qui sont devenus vulnérables sous l’effet des mutations sociales contemporaines, sont un exemple éminent d’établissement humain islamique traditionnel. Décrite par les historiens, les géographes et les érudits aux premiers temps de l’ère islamique et médiévale, Sana’a est associée aux civilisations de la Bible et du Coran.
Source : whc.unesco.org