Rire souvent et sans restriction ; s’attirer le respect des gens intelligents et l’affection des enfants ; tirer profit des critiques de bonne foi et supporter les trahisons des amis supposés ; apprécier la beauté ; voir chez les autres ce qu’ils ont de meilleur ; laisser derrière soi quelque chose de bon, un enfant en bonne santé, un coin de jardin ou une société en progrès ; savoir qu’un être au moins respire mieux parce que vous êtes passé en ce monde ; voilà ce que j’appelle réussir sa vie.
Auteur : Ralph Waldo Emerson
[Tout individu aspire à « réussir ». Ce qui interroge aussitôt sur le sens qu’il y place. Face aux grands défis de notre temps, que signifie y réussir : pour soi ? Pour l’autre ? Pour « nous » ? En quoi ces réussites participent-elles ou non à la défense de la paix, de la justice, de la dignité mutuelle…]
« Rire souvent et sans restriction; s’attirer le respect des gens intelligents et l’affection des enfants; tirer profit des critiques de bonne foi et supporter les trahisons des amis supposés; apprécier la beauté; voir chez les autres ce qu’ils ont de meilleur; laisser derrière soi quelque chose de bon, un enfant en bonne santé, un coin de jardin ou une société en progrès; savoir qu’un être au moins respire mieux parce que vous êtes passé en ce monde; voilà ce que j’appelle réussir sa vie. »
Ralph Waldo Emerson
Il se trouve bien des approches de la réussite. De la réussite pour soi, ou pour les autres. Pour les autres auxquels on souhaite le meilleur, ou pour les autres que l’on envie ou jalouse. Parmi toutes ces approches, il y a sans nul doute celle d’acquérir un statut, un confort, une situation dans les sociétés où l’on se trouve. Y obtenir le respect voire l’admiration pour l’exception de ce que l’on fait, ou parfois que l’on ne fait pas. Réussir dans les arts, la science, le sport, la foi… Réussir dans sa profession, en amenant ses pairs à en convenir, plus ou moins… Réussir en constituant un patrimoine financier, intellectuel, moral auquel autrui pourra venir – ou non – puiser… De toutes ces variations de la réussite dépend bien plus que des équilibres individuels. En découlent des conduites qui s’en inspireront pour modèle, tenteront plus ou moins de les reproduire… Autant de situations qui gagneront souvent des formes de médiatisation, de publicité, de mise en exergues.
Que signifie réussir à l’heure du dérèglement climatique ? Que signifie réussir en ces temps de difficultés sociales, économiques, géopolitiques… ? Peut-on avoir le même sens de la réussite que celui porté par les générations passées ? Est-il une forme de réussite qui traverserait les âges, une manière de réussir dans l’existence qui transcenderait les époques et les individus ? Et si une partie de la réponse résidait dans un certain rapport à la paix ? Accéder à la paix, la maintenir, la défendre, n’est-elle pas en effet la plus belle des réussites ? La plus belle parce qu’à y songer, elle contient toutes les autres. La paix par la dignité économique accordée à chacun, à chacune. La paix par le dépassement des discriminations de toutes sortes. La paix par l’aptitude à faire taire les armes. La paix par l’apport d’une nourriture saine à tous et toutes. La paix par le combat pour la biodiversité, dans le respect de la vie et sa sauvegarde… Oui, cela ne serait-il pas « réussir » en conciliant l’épanouissement individuel et la réalisation collective ?
Et si l’on commençait par questionner notre indéfinition de la « réussite » ?
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