Chez les Yanomami du Haut-Orénoque (Venezuela), un même rituel unokãimou est appliqué aux filles qui ont leurs premières règles et aux auteurs d’homicide. Les deux situations sont pensées comme des transformations qui s’accompagnent d’une fragilisation de l’organisme. Dans les deux cas, les obligations rituelles assurent à la fois une protection efficace et la transition d’un statut à un autre. Le rôle du guerrier s’intègre dans une vision du monde et dans des cycles où le sang joue un rôle important. Il participe également au fonctionnement politique général fondé sur l’échange. […] Dans de nombreuses sociétés le contact du sang menstruel et le statut des meurtriers sont l’objet de prescriptions et de prohibitions qui s’inscrivent dans des cérémonies plus ou moins complexes et rigoureuses. C’est le cas des Yanomami, au Venezuela. Ces Indiens appellent du même nom, unokãi, l’état d’une femme qui a ses premières règles et celui d’un homicide. Dans l’un et l’autre cas le déroulement du rituel est à peu près le même et celui-ci s’achève par une cérémonie identique, le paushimou…
Auteur : Jacques Lizot
Source : journals.openedition.org