Catégories
Articles

Rastafarisme – au nom du Ras…

repère(s) :croire

Nous sommes à la Jamaïque, le pays d’Usain Bolt et de ses titres à tout jamais gravés dans la mémoire contemporaine. Le pays de Bob Marley et de ses Wailers ! C’est justement la culture de ces derniers qui nous intéressera au premier chef ici, celle des Rastas et du rastafarisme. Marqué par son influence biblique, faisant grand usage de « Babylone » et autres références, les adeptes du mouvement sont censés se conformer à certains principes. Celui des dreadlocks renvoyant au vœu de ne pas se couper les cheveux ainsi que les nazirs tels Samson le firent. Ou encore ne pas boire d’alcool, ni manger de viande. Toutefois s’il est une culture où tout ceci s’enracine, c’est dans la corne de l’Afrique qu’il faudra la trouver, en Ethiopie. En effet, si Marcus Garvey reste l’un des premiers animateurs du mouvement, il faudra attendre la venue en Jamaïque du négus Haile Sélassié en 1966, pour que les choses prennent un tournant décisif. Le négus était l’héritier de la tradition de la reine de Saba. Selon le Kebra Nagast, ouvrage majeur de la culture éthiopienne écrit au 14e siècle, celle-ci serait revenue de Jérusalem enceinte de Salomon. Du fils qui serait né de cette liaison – non conforme au texte biblique, Ménélik 1er, aurait débuté une filiation dynastique dont Tafari Makonnen (1892-1975), régnant sous le nom de Haïlé Sélassié Ier ቀዳማዊ ኃይለ ሥላሴ, fut le dernier descendant en titre. C’est ainsi que le rastafarisme fait référence au « ras » éthiopien, titre conféré à un haut dignitaire, ras ራስ signifiant « tête » en amharique.

L’alphasyllabaire éthiopien date du 4e siècle du temps de l’empire d’Aksoum (Axoum). Cette période correspond à la conversion du souverain au christianisme. Cette écriture est au service de diverses langues : le guèze, l’amharique, le tigrigna, le tigré… Pour sa part, le guèze ou ge’ez est une langue aujourd’hui classique. Elle appartient à la famille sémitique (comme l’hébreu ou l’arabe) et a été remplacée par l’amharique au 13e siècle. L’écriture éthiopienne est un abugida* (ou alphasyllabaire*). Le mot vient d’ailleurs du nom de quatre lettres de cette écriture : ä – bu – gi – da.

Pantopique(s) lié(s) :
1950-1975EthiopieJamaïqueRastafarismereligion