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Genre et genres…

repère(s) :sexualité

[Le genre, la sexualité, l’égalité entre les individus : une réalité universelle confrontée à la manière dont les sociétés et les individus l’ont accueillie avec aisance et simplicité, ou au contraire injustice et malveillance. Que de progrès possibles si l’on en prend la direction…]

Il existe quatre possibilités. Les deux premières sont en phase avec ce qui paraît, celle de se sentir homme dans le corps d’un homme, femme dans le corps d’une femme. Toutefois deux autres situations les complètent, celle de se sentir homme dans le corps d’une femme, ou femme dans le corps d’un homme. Ainsi se prononcent sous des formes et attributs variables les sagesses natives de certains peuples d’Amérique pour lesquels le genre est un sujet majeur occasionnant une attention toute particulière de la communauté. C’est ainsi, parmi d’autres termes, que celui de nádleeh (ou nádleehi) désigne dans la société navajo « celui qui est transformé » ou encore « celui qui change ». Un terme bien éloigné du péjoratif « berdache » employé par les colons, renvoyant au persan bardaj pointant un « ami intime masculin ». Un congrès pan-indien adoptera en 1990 le qualificatif « d’être aux deux-esprits » sans que forcément toutes les variations précitées s’y retrouvent. Rappellera-t-on ici les rôles divers confiés au « êtres aux deux-esprits » pouvant aller de la transmission orale à l’organisation des cérémonies, ou encore à la divination… De quoi mettre en déroute tout critère abusif qu’il soit de genre, d’origine, de métier, d’idéologie… comme si les êtres que nous sommes devaient se résumer dans les yeux d’autrui à l’un ou l’autre des attributs que l’on voudrait nous attacher pour mieux nous y emprisonner.

Quant à la complexité du genre, l’on peut observer sur un formulaire d’inscription sur un réseau social l’offre de plusieurs dizaines de cases à cocher incluant les termes : « androgyne », « cisgenre », « transgenre », « intersexe », ou encore « deux-esprits ». Autant d’invitations à questionner ce rapport au genre et son concours à nos équilibres de vie face à l’idéal d’une acceptation mutuelle et aux nombreux obstacles qu’elle devra continuer de lever pour que l’humanité s’enrichisse de la force d’un dialogue dont elle n’a fait qu’effleurer les possibles.

Et si l’on commençait par questionner notre indéfinition du « genre » ?

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