[Née dans les années 90 à Lagos, l’industrie du cinéma nigérian « Nollywood » a longtemps été cantonnée aux films de série Z. Trente ans plus tard, Nollywood, devenu le deuxième producteur de films au monde, connait un succès phénoménal en Afrique, en Europe ou aux États-Unis.] Lagos, dans les années 90 : des cassettes vidéo de films de plusieurs heures, tournés en quelques jours et avec peu de moyens, s’échangent de main en main. Peu à peu, cette industrie se développe et rencontre un succès phénoménal : le mouvement, que l’on baptisera Nollywood, est aujourd’hui le deuxième producteur de films au monde, sortant entre 1 500 et 2 000 films par an. Même si les chiffres sont très difficiles à estimer, et très probablement plombés par la crise économique que traverse le pays, on considère que le secteur rapporte 7,2 milliards de dollars au pays et représenterait 1,42 % du PIB. L’immense marché national n’est pas le seul conquis, puisque ce cinéma s’exporte en Afrique, mais aussi en Europe et aux États-Unis, surtout auprès des diasporas. Aujourd’hui, un peu plus de trente ans après ses débuts, le cinéma nigérian n’est plus cantonné aux films de série Z : ses films d’auteurs sont diffusés dans des festivals internationaux, et les plateformes comme Netflix s’y intéressent.
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Par : Alessandro Jedlowski | Françoise Ugochukwu | Kingsley Charles