Au printemps 1950, un dimanche après-midi, King se rend à Philadelphie assister à une conférence de Mordecai W. Johnson, président de l’Université Howard. Il était de retour d’Inde et sa conférence portait sur la vie et les enseignements de Gandhi. King est absolument fasciné par ce qu’il entend. « Son message était si profond, raconte-t-il, si enthousiasmant, que je renonçai à la suite du congrès et sortis m’acheter une demi-douzaine d’ouvrages sur la vie et l’œuvre de Gandhi. » Martin Luther King explique ensuite longuement la portée de sa découverte de Gandhi et de la non-violence.
« Au fur et à mesure que j’avançais dans mes lectures, je fus de plus en plus fasciné par ses campagnes de résistance non-violente. Je fus particulièrement ému par sa Marche du Sel et par ses nombreux jeûnes. J’attachai une grande importance à la notion de « satyagraha » (force de la vérité ou force de l’amour) […] Avant d’avoir lu Gandhi, j’avais été sur le point de penser que l’éthique chrétienne ne pouvait être appliquée que sur le plan des rapports individuels ; je croyais alors que les préceptes comme « tends l’autre joue » et « aimez vos ennemis » n’étaient valables que pour les conflits entre individus ; s’il s’agissait de races entières ou de nations, il me semblait que le problème exigeait une solution plus réaliste. Mais après avoir lu Gandhi, je compris que je m’étais gravement trompé. »
« Gandhi a probablement été le premier personnage de l’histoire à élever la morale chrétienne de l’amour au-dessus du niveau des rapports individuels, à en faire une force sociale efficace, puissante et étendue […] J’avais enfin trouvé la méthode de réforme sociale que je cherchais depuis des mois […] Désormais, je fus persuadé que, sur le plan moral comme sur le plan pratique, c’était là la seule méthode possible pour un peuple opprimé décidé à se battre pour conquérir sa liberté. »
Cette conférence sur Gandhi et les lectures qu’il fit ensuite sur le libérateur de l’Inde furent donc une étape essentielle dans le cheminement de King vers la non-violence.
Par : Alain Refalo
Source : nonviolence.fr
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