Lorsque l’IA remet en question l’unicité des empreintes digitales…

Des chercheurs américains de l’Université de Columbia ont remis en question l’unicité des empreintes digitales au moyen d’une IA. On se rappellera tout d’abord que depuis les travaux de Johann Christoph Andreas Mayer en 1788, l’unicité de chaque empreinte est très largement admise. Or contrairement aux méthodes classiques fondées sur les minuties [éléments qui permettaient jusqu’ici de différencier deux empreintes digitales], le modèle d’IA s’est quant à lui appuyé sur des réseaux contrastifs profonds, i.e. spécialisés dans la distinction par contraste. En se concentrant sur la courbure et l’angle des lignes centrales des motifs, l’IA a ainsi trouvé des correspondances entre les empreintes des différents doigts d’une même personne. En analysant 60 000 empreintes, des correspondances surprenantes ont été observées, remettant donc en cause une des croyances traditionnelles avancées en forensique [science qui traite la recherche et l’exploitation des indices en vue de la manifestation de la vérité] : l’unicité des empreintes digitales. L’explication avancée serait que les experts n’avaient pas détecté jusqu’ici ces ressemblances car ils ne « regardaient pas au bon endroit ». Au « bon » endroit ? Ainsi qu’on le supposera, les retombées pourraient influencer les sciences forensiques et la biométrie, même si des recherches plus approfondies et tout particulièrement un élargissement de la base de données seront nécessaires afin de confirmer ces découvertes. Il n’en demeure pas moins que si l’outil n’est pas encore fiable pour une utilisation judiciaire, et si certains experts restent encore prudents, cette découverte pourrait très vite générer de nouvelles pistes de recherche.