L’emploi du terme « rue » reste marginal au Moyen Âge. Pour les contemporains, cette notion reste très floue. Il existe un espace public, qui n’a de réalité que par l’espace privé qui l’encadre . On retrouve de nombreuses appellations comme « via, chami, chamina » (« chemins »). En fait, le bourg s’installe et se développe le long d’une voie de communication préexistante, celle-ci gardant par conséquent son nom. Par exemple, on trouve l’usage du mot « cami » pour désigner la grande rue de Montferrand lors de l’établissement de lotissement à partir du XIIe siècle, sous l’égide des comtes d’Auvergne. Ce terme de « chami » demeure très usité dans les registres des comptes des consuls de Montferrand. Autre exemple, le 8 septembre 1284, on trouve la mention du « chami de lespital lo jorn de la festa nostra dona » (« le chemin/la rue de l’hôpital le jour de la fête de Notre Dame »). Le terme occitan de « charreira » ou « carreria » se retrouve aussi fréquemment dans les documents médiévaux du département. Il désigne des rues un peu plus larges où 2 chars peuvent se croiser. Le terme de « via » est plutôt réservé aux rues un peu plus conséquentes, de 2 à 6 mètres de large. Les plus petites voies, elles, sont connues sous le terme de « ruelles, ruettes, venelles »… L’usage du mot « viau » ou « viol » reste une spécificité auvergnate, héritière du patois de la région thiernoise signifiant sentier. Le mot « strata » se rencontre plu souvent à l’extérieur des villes, pour indiquer les grands axes de communication. Le terrier « Dogue » du XIIIe siècle (cote : 4 G 55) fait ainsi apparaître la mention « estrada » pour « la voie comtale » au nord vers Montferrand. Malgré tout, il convient d’être prudent car ces diverses appellations sont parfois entremêlées, d’où la difficulté d’établir une définition précise.
Par : Corinne Dalle