Ce rituel permet aux bergers mongols d’encourager les chamelles à accepter leur nouveau-né ou à adopter un chamelon orphelin. La mère est attachée près du petit et un chanteur entonne doucement sa mélopée monocorde, qu’il accompagne de gestes et de sons. L’amadoueur peut adapter la mélodie en fonction de la réaction de la chamelle, qui peut se faire agressive, puis l’amadoue peu à peu pour lui faire accepter le petit. Le rituel débute à la nuit tombante ou au crépuscule et nécessite un grand savoir-faire pour la prise en charge des chameaux, ainsi qu’un don pour le chant ou des compétences musicales comme le violon à tête de cheval ou la flûte. La plupart des bergères appliquent des techniques et des méthodes pour amadouer, mais des amadoueurs professionnels peuvent être sollicités si aucun chanteur ou musicien n’est disponible dans la communauté locale. Le rituel constitue un moyen symbolique de créer et de maintenir les liens sociaux au sein des familles nomades et de leurs communautés. Il est transmis par les parents et les anciens aux plus jeunes par le biais d’un apprentissage domestique. Des changements dans le paysage social et culturel menacent cependant sa viabilité. Aujourd’hui, les motos sont préférées aux chameaux comme moyens de transport, et une migration croissante vers les centres urbains a eu pour effet de réduire le nombre de jeunes bergers et bergères. Le nombre de détenteurs culturels diminue par conséquent rapidement, au fur et à mesure que les jeunes générations s’éloignent de ce qui les liait traditionnellement au mode d’élevage pastoral.
Source : ich.unesco.org