Qu’est-ce qu’une société qui ne dort plus ? Des individus qui sont toujours en » mode veille » ? Jonathan Crary décrit dans ce livre la manière dont le capitalisme colonise peu à peu toute la vie, effaçant la distinction entre vie privée et vie publique, et même entre éveil et sommeil. À travers la standardisation, l’évolution technologique et la financiarisation des comportements, il fait le portrait d’un monde d’où le repos s’efface, au profit de la disponibilité et de la vigilance nécessaires à la compétition, et au détriment non seulement de la vie des individus mais de celle de la planète. […] L’auteur met en avant de manière stimulante l’importance de sommeil, son lien avec la protection sociale autant qu’avec l’épanouissement personnel, ainsi que la nécessaire préservation du pouvoir du rêve, qui ne se réduit pas à un » matériau » de fantasmes exploitables. Il ne s’agit plus alors d’un » Dormez, braves gens » conservateur et paternaliste, mais d’un appel à conserver des espaces de pause, de repos, à accepter que le monde continue, pendant quelques heures, sans nous.
Source : Esprit
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