La musique pour flûte tsuur repose sur une technique à la fois instrumentale et vocale : un mélange de sons produits simultanément par l’instrument et par la gorge du musicien. La musique pour flûte tsuur est inséparable des populations mongoles Uriankhai de la région de l’Altaï et fait, aujourd’hui encore, partie intégrante de leur vie quotidienne. Elle plonge ses racines dans la pratique ancienne du culte de la nature et de ses esprits gardiens, qui consistait à imiter des sons naturels. La flûte tsuur est un instrument à vent en bois en forme de tuyau vertical avec trois trous pour les doigts. La pression des dents de devant sur l’embouchure de la flûte et l’utilisation simultanée de la gorge produisent un timbre unique composé d’un son clair et doux et d’un bourdon. La flûte tsuur est traditionnellement jouée comme invocation pour faire bonne chasse ou pour avoir un temps clément, comme bénédiction pour éloigner le danger pendant un voyage ou pour les mariages et autres festivités. La musique, qui est aussi un art d’interprétation, traduit les sentiments intimes du voyageur solitaire et relie l’homme à la nature. La tradition de la flûte tsuur se perd depuis quelques décennies, par négligence et animosité à l’égard des coutumes populaires et de la foi religieuse, laissant de nombreux endroits sans joueur de tsuur ni familles possédant une flûte tsuur. Les quarante instruments connus préservés au sein du groupe des Mongols Uriankhai sont transmis exclusivement grâce à la mémoire des générations successives : cette caractéristique rend cet art extrêmement vulnérable au risque de disparition.
Source : ich.unesco.org
Pantopique(s) lié(s) :
instrument de musiqueMongoliemusique