Du point de vue linguistique, les termes arabes « muhdathah » ou « bid’ah » désignent un fait nouveau et originel sans modèle précédent. Ibn Manzour, dans son célèbre livre-dictionnaire Lisân al-‘arab en donne une définition en lien direct avec la terminologie religieuse.
Selon cette terminologie, le concept renferme deux réalités diamétralement opposées. En effet, lorsque le terme « bid’ah » est utilisé sans adjectif supplémentaire ou avec un adjectif à connotation négative telle que « bid’ah sayyiah », ces expressions renvoient à un fait illicite (haram) ou déconseillé (makrouh). A l’inverse, lorsque le terme « bid’ah » est accompagné d’un adjectif à connotation positive telle que « bid’ah hassanah », ces expressions renvoient à un fait autorisé (mubah) ou recommandé (mustahab), voire obligatoire (wajib).
Dans le même sillage, l’imam Albayhaqi dans son livre Manaqib Ash-shâfi’i attribue à l’imam Ash-Shafi’i cette célèbre formule : « L’innovation (muhdathah) est de deux sortes : la première, celle qui contredit (l’une des sources du droit musulman) : le Coran, la tradition prophétique ou le consensus, celle-ci est l’innovation (bid’ah) de l’égarement. La seconde, celle qui introduit un bien et qui ne comporte aucune contradiction avec les sources précédentes, cette innovation (muhdathah) ne saurait être blâmable ».
Source : Mohammed Moussaoui
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