[à propos de Trainspotting – Irvine Welsh – 1998] Edimbourg, ville malade, décennie 90. Alors que la crise industrielle et de l’emploi sévit dans ces années post tatchériennes, un groupe d’amis paumés survit. Ce monde gravite autour de la dope : héroïne, cocaïne, herbe, alcool, H, barbituriques, amas d’astéroïdes en perdition, attirés par l’orbite fatale de la poudre qui n’a rien d’une poussière d’étoile. Fixes qu’on se prodigue dans des simulacres d’étreintes convulsées de plaisir, supplications humiliantes chez le dealer du coin pour obtenir une marchandise frelatée, tentatives calamiteuses de sevrage, de réhabilitations vouées à l’échec, dilemme de junky, overdoses, bad trips, morts prématurées, spectre du sida, démêlés avec la justice suite à des larcins misérables aux détriment des petits commerçants du coin, bagarres dans les pubs, derbys de foot qui tournent aux règlements de compte, la vie sans perspective de ces garçons est périlleuse. Sur une bande son de musique brit-pop, ce roman polyphonique, alternant histoires à la première personne émanant des différents acolytes de cette bande d’attachants inadaptés chroniques, et récits distanciés à la troisième personne du singulier, dans une langue argotique et ordurière très imagée et suggestive, frappante et efficace comme un coup de boule en pleine face, alternant différence de tons, humour désabusé et auto dérision mérite amplement sa réputation de livre culte des années 90.
Par : StCyr
Source : babelio.com
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