L’acquisition de la Louisiane ne fit pas d’emblée l’unanimité. Certes, elle fut fortement soutenue par Thomas Jefferson, élu président des États-Unis en 1801, qui était aussi la figure de proue de ce qu’on appelait le parti français. Jefferson était convaincu, en effet, que la colonisation des terres situées à l’ouest et au sud des États-Unis permettrait le développement de la culture du coton, alors en pleine expansion. Ce qui était susceptible de donner une majorité durable au parti républicain-démocrate qu’il dirigeait. Mais les fédéralistes, emmenés par George Washington, tablaient plutôt sur l’industrialisation de la Nouvelle-Angleterre, leur bastion électoral. Ils craignaient que l’acquisition de la Louisiane fasse basculer la majorité électorale du pays au profit des grands planteurs du sud. Le risque était grand, en effet, que moins de vingt ans après l’indépendance, les États-Unis changent de nature, en développant une économie de plantation, dépendante de l’exportation et du maintien de l’esclavagisme. Finalement, les partisans de cette transaction l’ayant emporté, la Louisiane devint officiellement un « territoire organisé » des États-Unis en 1803. Grâce aux 15 millions de dollars qu’il avait ainsi récupérés, Napoléon pu lever les troupes qui lui permirent d’imposer sa suprématie sur la majeure partie de l’Europe, en 1805-1807. Aux États-Unis, l’acquisition de la Louisiane fut l’un des facteurs qui contribua au déclenchement de la guerre de Sécession entre le nord et le sud en 1861.
Source : radiofrance.fr)
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