Les Zápara vivent dans une partie de la jungle amazonienne, à cheval sur l’Équateur et le Pérou. Établis dans l’une des régions du monde les plus riches en biodiversité, ils sont les derniers représentants d’un groupe ethnolinguistique qui comprenait de nombreuses autres populations avant la conquête espagnole. Au cœur de l’Amazonie, ils ont élaboré une culture orale particulièrement riche en connaissances sur l’environnement naturel. En témoignent l’abondance de leur vocabulaire lié à la faune et à la flore, ainsi que leurs pratiques médicales et leur connaissance des plantes médicinales de la forêt. Ce patrimoine culturel s’exprime à travers des mythes, des rituels, des pratiques artistiques et leur langue. Cette dernière, qui est le dépositaire de leurs savoirs et tradition orale, constitue véritablement la mémoire du peuple et de la région.
Quatre siècles d’histoire marqués par la conquête espagnole, l’esclavage, les épidémies, les conversions forcées, les guerres et la déforestation ont presque totalement décimé les Zápara. En dépit de ces nombreuses menaces, ils ont réussi à préserver leurs savoirs ancestraux. Les mariages mixtes avec les Mestizos et d’autres peuples autochtones (Quechua) sont pour beaucoup dans leur survie. Mais cette dispersion signifie également une perte partielle de leur identité.
La situation actuelle des Zápara est critique. Ils encourent aujourd’hui un très sérieux risque d’extinction. En 2001, ils n’étaient pas plus de 300 (200 en Équateur et 100 au Pérou) et seuls cinq d’entre eux, tous âgés de plus de 70 ans, parlaient encore la langue zápara.
Source : ich.unesco.org