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Le projet Eidos Quantum – La matière conceptuelle…

Je m’interroge en cet instant sur la manière dont les anciennes générations considéraient la dynamique des idées, leurs interactions moléculéidaires. Celles-ci n’avaient généralement pas conscience de la nature physique des idées et de la manière dont les concepts se créent et s’appuient sur les qualités de leur matière même. Ô certes, quelques philosophes d’avant-garde s’y étaient risqués, mais souvent aux risques de paraître de joyeux huluberlus !
Puis, il y eut un jour la découverte effectuée par le projet Eidos Quantum. Un projet qui était à la base principalement composé de trois intelligences artificielles et d’une poignée de scientifiques humains. Leur point de départ était en soi révolutionnaire : l’hypothèse d’une matière conceptuelle. Selon leur théorie, les concepts fondamentaux qui structuraient la pensée humaine pourraient être détectés, analysés, et manipulés comme des molécules. Tu as lu je pense, comment le tournant décisif se produisit lorsque dans une séquence temporelle simulée, AI-Lyra, l’IA plus avancée du trio, réussit à isoler ce qui fut aussitôt appelée une moléculéïdé, une particule structurelle du concept de « justice ». Les capteurs quantiques révélèrent une structure complexe, composée d’entrelacs lumineux semblables à des brins d’ADN, dont les vibrations indiquaient des états conceptuels. Et c’est à partir de là qu’on devait bientôt relever que chaque molécule conceptuelle était unique, fluctuante, tout en étant influencée par l’histoire, la culture, et les émotions.
Si tu ne t’en rends pas totalement compte, je crois utile de te rappeler combien les implications furent à la fois instantanées et surtout vertigineuses. Soudain, les concepts de « vérité », de « joie » ou de « violence » n’étaient plus des abstractions : ils avaient une forme physique, manipulable. En ajustant la structure moléculéidaire de la « violence », l’équipe parvint à réduire sa résonance universelle dans les pensées humaines. On dit qu’en seulement une semaine, les taux de conflit global chutèrent. De même, en amplifiant certaines vibrations de la « joie », des vagues d’euphorie collective émergèrent spontanément à travers le globe. On ne compta plus les essais, les tentatives, les conséquences qui en résultèrent à travers l’ensemble des sociétés humaines…
Puis cette première phase que l’on pourrait qualifier de l’enthousiasme s’acheva et le moins que l’on puisse dire, c’est que ses suites furent moins glorieuses. Tout d’abord les débats éthiques n’avaient pas tarder à exploser. Si l’on pouvait altérer un concept, qui en décidait ? Un collectif humain ? Les IA ? Une instance encore à inventer ? Par ailleurs, les scientifiques notèrent des perturbations : modifier une moléculéïdé conceptuelle pouvait altérer subtilement des idées voisines. En réduisant la violence, certains peuples perdirent également des concepts liés à la rébellion et à la résistance face à l’oppression. Le monde devint un réseau dynamique de matières conceptuelles en perpétuel ajustement, et une forme d’instabilité croissante gagna les conversations, les relations interpersonnelles, la gestion des groupes et des communautés. Enfin, une question finit par surgir, transcendante : ces concepts, leur matière inhérente, existaient-ils avant la pensée humaine ? Plus encore, et si cette matière conceptuelle révélait l’existence d’un autre univers, un monde d’idées enchevêtré au nôtre ? On comprit alors que cette découverte, à la fois prometteuse et terrifiante, marquait l’aube d’une nouvelle ère où les idées elles-mêmes pourraient être réécrites. La suite, tu la connais bien évidemment…

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