[Résumé d’article] L’intégration des œuvres littéraires dans l’entraînement des intelligences artificielles continue de susciter des controverses. Si de nombreux auteurs dénoncent l’utilisation de leurs écrits sans consentement, certaines maisons d’édition, comme HarperCollins, proposent désormais de vendre des livres à des entreprises d’IA moyennant une compensation financière. Ainsi, des auteurs se voient offrir 2 500 dollars pour permettre l’utilisation de leurs œuvres sur une durée de trois ans, une proposition jugée insultante par des écrivains comme Daniel Kibblesmith. L’initiative soulève des questions éthiques : une fois qu’une œuvre est intégrée à un modèle d’IA, son contrôle échappe à son créateur, ouvrant la porte à des exploitations imprévisibles. Les conditions des contrats sont souvent floues, et il est peu probable que les œuvres soient réellement supprimées des bases de données des IA une fois la période contractuelle terminée. Certaines maisons d’édition, comme Penguin Random House, refusent de participer à ces pratiques et protègent leurs auteurs en interdisant explicitement l’intégration de leurs œuvres dans des systèmes d’IA. En France, un label « sans IA » a été créé pour valoriser les écrits authentiques et distinguer les auteurs humains des récits générés artificiellement. Ces initiatives témoignent d’une fracture entre une industrie littéraire en quête de nouvelles opportunités économiques et le besoin de préserver les droits et l’intégrité des auteurs.
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