Pendant de nombreuses décennies, les Roms et les Sintis qui ont survécu aux persécutions nazies se sont tus et ont rarement exprimé leur histoire ou rapporté leurs expériences et observations. Et comme le souvenir dépend de la mémoire des gens, des témoignages des survivants, de la recherche, de l’historiographie et de la reconnaissance officielle, les souffrances des Roms et des Sintis sont passées largement inaperçues. Après 1945, de nombreux pays n’ont pas reconnu ni condamné les persécutions raciales dont ils ont été victimes ; en outre, pendant des décennies, ils ont poursuivi des pratiques discriminatoires à l’encontre des Roms et des Sintis, y compris dans le cadre du processus de restitution.
Les Roms et les Sintis ont lutté pour être reconnus et obtenir une place juste parmi les victimes du régime nazi. Ce n’est qu’au début des années 1980 que l’Allemagne a officiellement reconnu que l’extermination des Roms et des Sintis était fondée sur des motifs raciaux. Ce n’est qu’en 1994 que les Roms et les Sintis eux-mêmes ont commencé à commémorer leur génocide à Auschwitz le 2 août, date de la liquidation du Zigeunerlager, avec la participation de représentants de l’État et de la communauté internationale. Ce n’est qu’en 2001 que le Musée d’État d’Auschwitz a ouvert une exposition permanente sur le génocide des Roms et des Sintis.
Source : un.org