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Lubumbashi : richesses minières & impacts sur la santé…

Lubumbashi est l’ex-capitale de l’ancienne province du Katanga, dont les fabuleuses ressources en cuivre ont commencé à être exploitées dès la première moitié du XXe siècle, lors de la colonisation belge.Totalement exsangue après des années d’incurie gouvernementale sous le régime du dictateur Mobutu Sese Seko (1965-1997) et la deuxième guerre du Congo (1998-2003), l’industrie minière congolaise a progressivement remonté la pente à partir de la fin de ce conflit dévastateur. De 2010 à 2014, elle a tiré la forte croissance économique enregistrée par la RDC, jusqu’à hisser le Congo au rang de cinquième producteur mondial de cuivre et premier de cobalt, au prix d’une dégradation notable de l’environnement. « La pollution minière au Katanga (sud-est) est une réalité indéniable », déclare à l’AFP le député Bavon N’Sa Mputu Elima, qui fut ministre de l’Environnement de 2012 à 2014. Le toxicologue Célestin Banza, professeur à l’Université de Lubumbashi, dresse une longue liste de maladies dues selon lui à la pollution minière : troubles métaboliques et respiratoires, sensations de brûlure aux yeux et à la gorge, tumeurs diverses, malformations congénitales, stérilité… La population en témoigne. « On a la sensation de suffoquer en respirant », déclare ainsi Viviane Kibwe, mère de quatre enfants. À Lubumbashi, agglomération de plus de deux millions d’habitants, les sites d’exploitation miniers jouxtent quartiers d’habitations, champs ou écoles. La population en témoigne. « On a la sensation de suffoquer en respirant », déclare ainsi Viviane Kibwe, mère de quatre enfants. À Lubumbashi, agglomération de plus de deux millions d’habitants, les sites d’exploitation miniers jouxtent quartiers d’habitations, champs ou écoles. Le rapport du Pr. Banza, notait aussi une présence anormalement élevée d’uranium dans les eaux stagnantes de divers puits de mines des deux quartiers lushois étudiés.

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[ développement ]

Située dans la province du Haut-Katanga, une région particulièrement riche en minerais (cobalt, cuivre…), la capitale minière de la RDC a connu comme en Afrique du Sud, une ruée, un boom minier qui, dès le début du XXè siècle, va faire naître une des premières cultures ouvrières d’Afrique, dans le giron des sociétés coloniales puis de compagnies paternalistes qui leur succédèrent. Déjà, plusieurs siècles avant l’arrivée des Belges, les « mangeurs de cuivre » exploitaient artisanalement les ressources de leur terre pour en faire une monnaie d’échange, les fameuses croisettes de cuivre devenues emblématiques du Katanga. Puis, avec la colonisation, la ville, fondée en 1910 sous le nom d’Elisabethville, va bâtir sa prospérité, son architecture mais aussi sa culture autour des mines de cuivre. C’est l’Union Minière du Haut Katanga, nationalisée en 1967 (elle prendra plus tard le nom de Gécamines), qui donnait alors le tempo de la ville, réglant la vie de ses habitants jusque dans leurs loisirs. Aujourd’hui, la Gécamines n’a plus le monopole du cuivre et du cobalt, et la ville est devenue une métaphore de la mondialisation avec ses concessions géantes gérées par des groupes étrangers. Que reste-t-il de cette histoire et de cette culture, dans la capitale du Katanga qui, en 1960, fit sécession et manqua de devenir indépendant ?


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