À partir de 1666, Louis XIV charge André Le Nôtre, jardinier du Roi, de transformer intégralement le jardin des Tuileries, et d’ouvrir un chemin pour faciliter la route jusqu’à Versailles. Dans l’axe du Palais, aujourd’hui disparu, Le Nôtre prolonge l’allée centrale du jardin par une large voie bordée d’une double rangée d’ormes. Une voie aménagée dans une région marécageuse et broussailleuse située hors des limites de Paris, qui se terminait au niveau de l’actuel rond-point des Champs-Élysées-Marcel-Dassault. En 1710, ce Grand-Cours – appelé aussi les Champs-Élysées (en référence au lieu dans lequel séjournaient les héros de la mythologie grecque, probablement pour se moquer des origines marécageuses de l’avenue) – est prolongé jusqu’en haut de la butte où s’élève maintenant l’Arc de Triomphe. Tout au long du 18e siècle, l’avenue sera élargie, embellie, et de nouvelles voies, comme l’avenue Montaigne, l’avenue Matignon ou encore l’avenue de Marigny, seront créées. Malgré tous ces aménagements, l’avenue restait mal-aimée des parisiens. Mal fréquentée la journée, obscure la nuit, elle enjambait le cours de l’ancien Grand-Égout de Paris, qui prenait sa source à la colline de Ménilmontant et se déversait dans la Seine entre le Pont de l’Alma et le Trocadéro. Autant d’éléments qui ne donnaient pas particulièrement envie à la population de flâner le long de cette avenue… On décida alors de recouvrir le Grand-Égout et, en 1777, un poste de garde Suisses est installé sur l’avenue. Les Champs-Élysées commencent alors à connaitre une certaine animation, notamment grâce aux beaux hôtels particuliers qui se construisent dans la rue du Faubourg Saint-Honoré. S’installent également des jeux de paumes et de boules, des restaurateurs et des limonadiers. Mais ce ne fut qu’à partir de 1828 que l’avenue des Champs-Élysées commença à connaitre de véritables embellissements : trottoirs, contre-allées asphaltées, éclairage avec la mise en place de 1.200 candélabres au gaz, installation d’établissements publics, cafés, restaurants, salles de concert et de théâtre… Le développement se continuera jusqu’au Second Empire, qui donnera à l’avenue toute son élégance. Si la majorité des somptueux hôtels particuliers construits à cette époque ont disparu pour laisser place à des immeubles – plus rentables – les Champs-Élysées n’ont depuis cessé d’être l’épicentre du luxe parisien.
Source : unjourdeplusaparis.com