Le théâtre Nôgaku a connu son âge d’or aux quatorzième et quinzième siècles, mais remonterait au VIIIe siècle, époque à laquelle le Sangaku est passé de la Chine au Japon. À l’époque, le terme Sangaku désignait divers types de spectacles réunissant acrobaties, chants, danses et sketches comiques. Par la suite, son adaptation à la société japonaise s’est traduite par l’assimilation d’autres formes d’art traditionnel. Aujourd’hui, le Nôgaku est la principale forme de théâtre japonais. Il a influencé le théâtre de marionnettes ainsi que le Kabuki.
Souvent inspiré de la littérature traditionnelle, le théâtre Nôgaku mêle masques, costumes et divers accessoires dans une représentation alliant des mouvements de danse. Il exige des acteurs et des musiciens hautement qualifiés. Le théâtre Nôgaku inclut deux types de théâtre, le Nô et le Kyôgen, représentés dans le même espace. La scène, qui s’avance au milieu du public, est reliée par une passerelle à une « salle des miroirs » en coulisse. Dans le Nô, les émotions sont exprimées par des gestes stylisés conventionnels. Le héros, souvent un être surnaturel, prend une forme humaine pour raconter une histoire. Les masques particuliers qui font la renommée du Nô sont utilisés pour les rôles de fantômes, de femmes, d’enfants et de vieillards. Le Kyôgen, par contre, fait moins usage des masques. Il est issu des pièces comiques du Sangaku, comme en témoignent ses dialogues enjoués. Le texte, écrit en langue orale médiévale, décrit de façon très vivante le petit peuple de cette époque (XII-XIVe siècles).
En 1957, le gouvernement japonais a déclaré le théâtre Nôgaku « Bien culturel immatériel important », garantissant ainsi une protection juridique à cette tradition et à ses praticiens les plus accomplis. Le Théâtre national du Nô fondé en 1983 présente régulièrement des spectacles. Il organise également des cours pour former les acteurs aux principaux rôles du Nôgaku.
Source : ich.unesco.org