Largement reconnu comme la principale tradition de musique savante iraquienne, le maqâm couvre un vaste répertoire de chants, accompagnés par des instruments traditionnels. Ce genre populaire est en outre une mine d’informations sur l’histoire musicale de la région et sur les influences arabes qui ont dominé pendant des siècles.
Par sa structure et son instrumentation, le maqâm iraquien s’apparente à la famille des formes musicales traditionnelles pratiquées en Iran, en Azerbaïdjan et en Ouzbékistan. Il recouvre de nombreux genres et modes mélodiques primaires. Il comprend des parties vocales improvisées s’appuyant sur un accompagnement rythmique régulier et débouchant souvent sur un pot-pourri de couplets de chants. Tout le talent d’improvisation du chanteur principal (qari’) consiste à engager un dialogue complexe avec l’orchestre (tshalghi) qui l’accompagne du début jusqu’à la fin. Les instruments typiques sont la cithare sur table santour, le jawzah, un violon à pique à quatre cordes, le dumbek, un tambour au son grave, et le daff, un petit tambourin. Les récitals de maqâm ont généralement lieu dans le cadre de réunions privées, dans les cafés et les théâtres. Avec son répertoire inspiré de la poésie arabe classique et populaire, le maqâm est révéré non seulement par les musiciens et les érudits, mais aussi par la population iraquienne dans son ensemble.
Alors que de nombreux styles de musique arabe de la région ont disparu ou se sont occidentalisés, le maqâm iraquien est resté pratiquement intact, conservant en particulier sa technique vocale d’ornementation et son caractère improvisé.
En raison de la situation politique actuelle, les concerts de maqâm devant un large public se font de plus en plus rares, se limitant davantage à des cercles privés. Toutefois, les nombreux enregistrements et récitals montrent qu’il reste très apprécié et rencontre toujours un vif succès.
Source : ich.unesco.org