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Navajos, code talkers

repère(s) :communication

Hogan : une maison traditionnelle, ronde avec un toit en forme de cône, centre de la vie familiale et spirituelle.
Hozho : l’idéal d’harmonie et de respect de la vie vers lequel on doit tendre.
Hataalii : un « chanteur », souvent désigné comme un chaman ou guérisseur…
Nous voici dans le monde des Navajos.
Une culture qui s’étend sur plus de trois millénaires et se situe aujourd’hui principalement entre l’Arizona, le Nouveau-Mexique et l’Utah.
La langue navajo quant à elle appartient à la famille athapascane, au sein des langues na-dené.
Or, il se trouve qu’elle a fait l’objet d’une utilisation assez particulière durant la Seconde Guerre mondiale, renvoyant à ceux que l’on y a nommés les Code talkers.
Comme dans tout conflit, a fortiori à une telle échelle, les communications y furent bien entendu décisives, plus particulièrement dans leur cryptage.
Or une idée germa de lancer un projet apparemment insensé visant à déjouer la surveillance japonaise et échapper à ses tentatives de décodage.
Sur la proposition de Philip Johnston (1892-1978), non navajo, un groupe d’une trentaine de « code talkers » vit le jour en 1942 au Camp Pendleton en Californie.
Et la langue navajo en fut bel et bien le socle principal.
Pourquoi ? Pour de multiples raisons liées à la complexité de sa grammaire, à ses intonations, ou encore à l’emploi d’un riche vocabulaire.
Autant d’éléments dont on pensa qu’ils permettraient de tromper la vigilance des décodeurs ennemis…
Diverses techniques y furent ainsi mobilisées.
Dont l’utilisation de mots complets de vocabulaire navajo. Les « œufs » afin de désigner les « bombes ». La « grenouille » pour un « véhicule amphibie ». ou encore la « baleine » pour un « navire de guerre ».
Lorsque ce procédé n’était pas possible, on énumérait le message, lettre par lettre.
Pour un A, on pouvait recourir à la « fourmi », renvoyant au « ant » en anglais.
Pour un D, on pouvait utiliser le mot pour « chien », correspondant au « ant » en anglais, soit LHA-CHA-EH [łééchąąʼí] en navajo. Et ainsi de suite.
Finalement jusqu’à 421 jeunes navajos seront intégrés au corps des Marines pour aller combattre et surtout coder dans le Pacifique.

Morale de l’histoire : Il est peu de dire que l’inventivité humaine est sans cesse sollicitée. Il serait heureux que ce même intérêt pour une mutualisation de nos richesses linguistiques ou culturelles dépasse le cadre purement utilitaire, qu’il soit militaire ou touristique…

Longtemps restée secrète, la contribution des Code talkers commença à être connue à partir de la fin des années 1960. Il en résulta la création du Navajo Code Talkers Museum à Window Rock, en Arizona.
Drôle de monde !

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