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Pétra; aussi une histoire d’eau…

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De prime abord, Pétra n’a rien d’un site accueillant. Caché au milieu des montagnes dans un environnement assez hostile, la cité offre quand même un avantage important pour l’époque : « Pétra est un site qui est dans une cuvette, dans un amphithéâtre naturel qui est naturellement protégé. Quiconque aurait voulu attaquer Pétra aurait dû d’abord traverser les montagnes », précise Laïla Nehmé. Cette cuvette facilite également la récupération d’une grande partie de l’eau de pluie. Même si les précipitations sont rares, elles se concentrent sur une période allant de novembre à avril et peuvent être violentes. La roche peu perméable et le ruissellement permettent justement, par un ingénieux système, de capter et stocker l’eau de pluie. Cette dernière est récupérée grâce à un système de canalisations creusées dans la roche qui alimentent des centaines de citernes et bassins. Les wadis environnants couvrent également une grande partie des besoins de Pétra en eau. Là encore grâce à d’ingénieux systèmes qui permettent d’acheminer l’eau, malgré la topographie, et de la stocker. Au fil de leurs recherches, les archéologues ont retrouvé des traces de cette ingénierie qui a permis à Pétra de cultiver en plein désert des céréales, des fruits, et même du coton, dont la présence dans cette région étonne car elle nécessite beaucoup d’eau. A Pétra, les Nabatéens ont réussi à capter et conserver l’eau de pluie, notamment lors des épisode diluviens. Grâce à la maîtrise de la ressource, les Nabatéens se permettent même de construire sur place d’immenses bassins et des fontaines, en plein désert ! Des bains datant du premier siècle de notre ère et inspirés des thermes romains ont également été retrouvés par des archéologues. Avant l’influence romaine, Pétra a bénéficié du savoir-faire d’ouvriers, d’artisans et de riches habitants d’Alexandrie fuyant justement les troupes romaines. Cet apport se retrouve surtout dans l’architecture des bâtiments. Mais Pétra n’échappe pas à la domination romaine. Annexée en l’an 106, la ville perd son titre de capital et devient « une ville quelconque », selon l’archéologue Laurent Tholbecq. La ville a ensuite progressivement été abandonnée, notamment après plusieurs séismes. Jusqu’à la redécouverte du site en août 1812, par un jeune Suisse de 28 ans, seuls les bédouins occupaient les lieux.

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