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La veille de tous les saints

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Lorsque vient la période de la fin octobre, début novembre, un certain nombre de célébrations se succèdent parmi lesquelles Halloween, la Toussaint, le Jour des Trépassés, prenant forme au Mexique du Día de los Muertos [sur lequel on reviendra un jour]…
Une origine commune à tout cela ?
Je vous propose de partir il y a plus de 2500 ans dans le monde celte, à la rencontre de la fête de Samain…
Samain marque chez les Celtes la fin de la saison des récoltes et le début de l’hiver.
C’est en quelque sorte le moment de passage d’une année à l’autre dont le point culminant se situe le 1er novembre.
Parmi les autres fêtes importantes, citons :
– Imbolc (qui marque le début du printemps fêtée le 1er février),
– Beltaine (qui annonce l’été, fêtée le 1er mai)
– et Lughnasad (qui se situe entre le solstice d’été et l’équinoxe d’automne, fêtée aux environs du 1er août)…
C’est dans ce cadre culturel des populations celtiques, que Samain constitue pour sa part un passage quelque peu extraordinaire entre le monde des humains et l’Autre monde, celui des dieux et des mânes.
C’est dire qu’un va-et-vient exceptionnel va se faire entre les vivants et les disparus… [brrrrrrr]
Durant Samain, toutes les activités sont mises à l’arrêt : ni guerres, ni travaux agricoles et tandis qu’on éteint les feux des habitations, les druides consacrent un grand brasier visant à protéger le village…
Mais quittons un instant le monde celtique, pour nous rapprocher d’autres fêtes, chrétiennes pour leur part, et plus particulièrement de la Toussaint, fête de tous les Saints.
Autrefois célébrée le 1er dimanche après la Pentecôte, puis le 13 mai, celle-ci aurait été finalement déplacée au 1er Novembre.
De là à déduire que la fête d’Halloween, dont l’étymologie anglaise : « All Hallows’ Eve » signifie clairement « veille de tous les saints », soit venue concurrencer celle de Samain, et en quelque sorte se fondre en elle… voilà qui paraît sensé, même si tout le monde ne s’en accorde pas pour autant !
Ce qui est certain en revanche, c’est qu’avec la forte migration irlandaise sur le sol américain, notamment après la Grande famine au milieu du 19e siècle (1845-1852), les cultes anciens s’y perpétuèrent.
Halloween y a trouvé un terreau particulièrement propice à son développement associant déguisements, bonbons et autres trick-or-treat…

Morale de l’histoire : Une fête peut en cacher une autre…

Il est bien sûr un personnage indissociable de cette histoire, c’est Jack-o’-lantern, dont le comportement répréhensible lui vit successivement refuser les portes du paradis et celles de l’enfer.
Le diable ayant eu tout de même pitié de lui, lui confia une braise qu’il garde précieusement dans une lanterne pour l’éclairer dans la nuit…
Quant à conserver cette braise, si une citrouille allait faire l’affaire sur le sol américain, c’est un navet creux ou une betterave que l’on utilisait plutôt en Europe !

Drôle de monde !

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