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La reine Njinga…

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Nous voici dans les royaumes de Ndongo et de Matamba en Angola. Le premier, le Ndongo, apparut au XIVe siècle avec à sa tête le Ngola qui a donné son nom à l’Angola. Capitale : Kabasa. Vassal du Kongo, il souhaita bientôt s’en détacher.
Le second, son voisin, le royaume de Matamba, vit le jour au XVIe siècle.
C’est dans ce contexte que j’aimerais vous parler d’une femme dont l’existence et la renommée sont assez spectaculaires : Njinga (1583-1663), fille préférée du roi Kiluanji.
Son frère était le Ngola Mbandi, parvenu roi dans le sang et l’élimination brutale de ses rivaux, y compris le fils de Njinga.
Conscient néanmoins de l’importance de sa sœur, il la délégua comme ambassadrice auprès des Portugais.
A cette époque, le Portugal avait en effet établi des colonies sur les côtes africaines, y construisant des forts et des postes faisant commerce d’or, d’ivoire et d’esclaves.
Un accord fut passé avec le gouverneur portugais qui visait à récupérer la forteresse d’Ambaca, illégalement construite sur le territoire du Ndongo, de libérer des individus captifs (alors que la traite était à son apogée, soutenue par la demande de l’Espagne), et de renoncer aux raids meurtriers conduits par les Imbangala.
Si le traité fut signé, il ne s’appliqua guère, et l’on apprit bientôt que le Ngola Mbandi était mort, suite à un suicide ou à un empoisonnement. Njinga prit alors le titre de Reine.
Soulignons qu’elle se fit baptiser à Luanda prenant le nom de Dona Ana de Souza.
Habile stratège, combattante aguerrie, elle joua ainsi de toutes les ruses possibles.
C’est ainsi qu’elle s’allia un temps avec les Hollandais, avant que ceux-ci ne la trahissent.
Elle envahit également le royaume de Matamba à la tête duquel elle demeurerait jusqu’à sa mort.
En 1657, à l’âge de 74 ans, Njinga signa un nouveau traité de paix avec les Portugais lequel, malgré de sérieux déséquilibres, lui permit de préserver l’indépendance du royaume de Ndongo.
Sa mémoire a continué pendant des siècles à incarner un symbole de résistance et de fierté.

Morale de l’histoire : Prenons le temps de découvrir les figures qui ont contribué à façonner les héroïsmes modernes. Elles ont tant à nous apprendre…

On dit que son nom en langue kimbundu, Njinga [ou Nzinga], serait lié au fait qu’à sa naissance elle se serait présentée avec le cordon ombilical autour du cou. Un signe qui selon les croyances locales, auraient indiqué à tous qu’elle deviendrait quelqu’un de fier et d’exceptionnel. Ce qu’elle ne démentit pas !
Drôle de monde !

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