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Essor des universités au Moyen Âge

repère(s) :éducation

Au Moyen Âge, la naissance des universités s’inscrit dans un contexte intellectuel et socio-politique spécifique. La réforme grégorienne du XIe siècle, menée par l’Église, a créé une distinction nette entre clercs et laïcs, favorisant la mise en place d’écoles monastiques et cathédrales pour élever le niveau intellectuel et moral du clergé. La stabilisation des pouvoirs princiers et royaux au XIIe siècle a permis une plus grande mobilité sociale, conduisant à une peregrinatio academica, où les élèves et les maîtres se déplacent vers les centres urbains. Le renouveau des villes à cette époque, lié à la production, aux échanges matériels et intellectuels, a modifié les conditions de production du livre, mettant fin au monopole monastique sur la culture écrite. Désirant une indépendance vis-à-vis des évêques qui contrôlent l’enseignement, les clercs se regroupent en corporations, appelées universitates, dès la fin du XIIe siècle. Bien que revendiquant leur indépendance, ces universités restent des institutions ecclésiastiques, bénéficiant du for ecclésiastique. Le terme juridique « universitas » apparaît vers 1208 pour l’université de Paris. Ces universités médiévales étaient initialement des communautés, et non des bâtiments. Malgré des débuts informels, elles ont prospéré en parallèle avec la renaissance des villes, des ordres religieux et des nouveaux monastères à travers l’Europe. Encouragées par les princes, ces institutions ont obtenu des bulles du Saint-Siège garantissant leur liberté intellectuelle et juridique, marquant ainsi une période d’efflorescence universitaire au Moyen Âge.

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1100-1200université